jeudi 7 juin 2007

Pierre-Gilles De Gennes

Bonjour,

Je tiens à redire ici, comme je l'ai fait hier, ma profonde tristesse après la mort de ce grand savant qu'était Pierre-Gilles De Gennes.

Physicien et chimiste hors-pair, Prix Nobel, il avait travaillé sur les supraconducteurs, les polymères et ce qu'il appelait « la matière molle ».
Pédagogue iconoclaste, il ne rechignait jamais, bien au contraire, à aller au contact des lycéens pour leur inoculer le virus des sciences.

Pierre-Gilles De Gennes mettait également un point d'honneur à travailler sur les applications concrètes de ses découvertes.
Il est par exemple l'inventeur (sans brevet !) des écrans plats.
Il y mettait un point d'honneur car il se battait sans cesse contre la guerre stérile qui oppose recherche fondamentale et recherche appliquée.

Il incarnait d'ailleurs lui-même cette volonté d'unité puisqu'il était un habitué du quartier à double titre : directeur de l'École Supérieure de Physique et de Chimie Industrielles il fréquentait la rue de la montagne Sainte Geneviève, professeur émérite, il n'a jamais délaissé le Collège de France.

Pierre-Gilles De Gennes était aussi, je devrais dire « surtout », un ami fidèle et intègre.


Je me souviens de son soutien, public et privé, lorsque, au creux de la vague, mes adversaires, et parmi eux les socialistes qui nous font, aujourd'hui encore, face, utilisaient, comme ils le font encore aujourd'hui, calomnies et attaques personnelles pour assouvir leur soif de pouvoir.

Et bien Pierre-Gilles De Gennes, lui, était là.
J'admirai le savant érudit et l'homme simple et jovial qu'il était.
Je crois savoir qu'il me respectait pour mon sens de la parole donnée et pour notre conception commune de la recherche et de l'éducation.

Je savais l'immense personnalité du monde scientifique que j'avais la chance de côtoyer, il savait ma volonté de donner le meilleur cadre possible aux collèges, lycées et instituts de recherches qui peuplent nos quartiers.

Comme par exemple avec ce projet que j'ai lancé, rue Rollin, pour y héberger de jeunes chercheurs en début de carrière et que Madame Cohen Solal a cru bon de torpiller grâce à sa place à la Mairie Centrale pour le simple plaisir de s'opposer.

Comme lorsque j'ai fait fi des frontières partisanes pour lancer un projet avec Jack Lang, alors Ministre de l'Education, où pour la première fois l'Etat et la Ville collaboraient sans arrière pensées.


Je veux redire ici, toute mon affection pour cette homme, et mon soutien à sa famille.
Je n'oublierai pas mes engagements pour la Recherche et l'Education.

Pour moi, ce n'est plus simplement une nécessité nationale, c'est un devoir de fidélité à la mémoire d'un ami,

Qu'il repose en paix.

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